• Le Centre d'apprentissage d'Argenteuil est fondé en février, suite à l'achat par M. Cognacq d'une propriété située au 20, rue de la Liberté. Il reçoit des jeunes filles, pour la plupart orphelines, ou des fillettes abandonnées, âgées de treize ans au moins, placées sous la direction de religieuses du même ordre que celles qui administrent déjà la maison de Rueil. L'éducation professionnelle est fournie à ces enfants par des maîtresses couturières, brodeuses et lingères. Elles reçoivent des leçons, exécutent des travaux et arrivent assez rapidement à posséder suffisamment ces différents métiers pour que les ouvrages exécutés soient de valeur marchande. Plusieurs de ces enfants prennent des leçons de dessin et d'anglais. Indépendamment de ces cours spéciaux, les maîtresses préparent les jeunes filles à leur rôle futur de ménagères, en leur enseignant la cuisine, le blanchissage, le raccommodage de leurs vêtements, le repassage et leur apprennent à entretenir en bon état de propreté leurs chambres ou dortoirs. Le Centre est prévu pour recevoir 65 pensionnaires ainsi que 40 à 50 apprenties externes confiées par leurs familles. Parmi les pensionnaires, celles qui sont absolument sans ressources du côté de leur famille sont reçues gratuitement, celles dont les familles le peuvent payent une pension de 80 francs par mois. Ceci tant qu'elles ne sont pas capables d'exécuter des travaux rémunérés. Dès que l'apprentissage est assez avancé pour que, du travail fourni, on puisse titrer quelque profit, les jeunes filles reçoivent un salaire correspondant à ce travail, et quand elles gagnent suffisamment, elles acquittent elles-mêmes le prix de leur modique pension.

  • Le ministère de l'Intérieur autorise la reprise par la Fondation du Centre d'Apprentissage Jeanne d'Arc et de la maison de famille qui y est associée, dont la première occupante arrive en février. Une aile du bâtiment du Centre est en effet aménagée en une trentaine de petites chambres, salles à manger et de travail, pour accueillir les jeunes filles seules à Paris occupant des emplois de début à la Samaritaine et leur éviter ainsi l'hôtel et le restaurant. Sur les 27 chambres installées, 18 sont occupées au 31 décembre 1926. À la même date, le Centre d'apprentissage compte 61 élèves pensionnaires et 31 externes.

  • L'acquisition d'un terrain contigu permet d'agrandir le jardin.

  • Dans la maison de famille, 29 chambres supplémentaires sont créées par l'aménagement des combles.

  • Le Centre d'apprentissage peut accueillir 89 pensionnaires. Il est complet d'un bout de l'année à l'autre. 33 élèves en moyenne suivent les cours d'externes, soit le maximum compatible avec l'organisation et les locaux. Cause principale de ce succès : la situation des maisons de commerces, administrations ou usines, où les familles trouvent moins facilement à placer leurs enfants dans le but d'obtenir un gain immédiat.

  • Le nombre de places d'externes passe à 45 pour satisfaire les demandes, conséquences de la crise et du chômage.

  • Au second semestre, des familles inquiètes commencent à rappeler auprès d'elles les fillettes confiées aux religieuses. Ces dernières ne gardent alors que les enfants susceptibles d'être rapidement rendus aux parents.

  • Au moment de l'avance allemande et du bombardement de Paris, le rappel des enfants s'accentue. Le Centre ferme provisoirement. À la fin de juillet 1940, les cours d'externes reprennent avec 25 élèves. Ils sont de plus en plus suivis : 120 enfants au 31 décembre. Les difficultés croissantes de ravitaillement ne permettent pas de reprendre d'internes. Les externes peuvent apporter leur repas qui leur est réchauffé. Les locaux ne subissent pas de dommage et ne sont pas occupés par les troupes. La pension de famille est complètement en sommeil.

  • Le Centre d'apprentissage continue à ne recevoir que des élèves externes. Elles sont 180 à la rentrée d'octobre.

  • Pendant la nuit de Pâques, du 5 au 6 avril, Argenteuil et la région avoisinante subissent un bombardement opéré par des avions anglais de la RAF. Une bombe, tombée sur un immeuble de l'œuvre, y cause d'importants dégâts matériels. Il est indispensable d'effectuer des travaux de consolidation et de clôture. L'œuvre continue, après un court ralentissement à la suite de la catastrophe.

  • Tant que la région parisienne n'est pas libérée des Allemands, Argenteuil se trouve dans une zone soumise à de fréquents bombardements. Après le débarquement des alliés, les cours cessent pratiquement pour ne reprendre qu'à la rentrée d'octobre avec 80 élèves.

  • 310 élèves sont présentes à la rentrée, le maximum que l'établissement puisse recevoir.

  • Changement vestimentaire chez les religieuses, qui s'habillent « en civil ».

  • L'École technique Jeanne d'Arc est à l'époque sous contrat simple avec l'État. Elle propose 4 sections : préprofessionnelle, couture, commerce-vente et aide-maternelle. 478 élèves sont inscrites à la rentrée de septembre.

  • La direction de l'établissement devient laïque. Au fil des années, la formation évolue en suivant les besoins de la société, le nombre d'élèves aussi. Toutes sont externes ou demi-pensionnaires.

  • 476 élèves sont inscrites à la rentrée. La section commerce-vente est de loin la plus importante avec 311 élèves. La section « employées techniques de collectivités » compte 96 élèves, la classe préprofessionnelle 25 et la classe préparatoire à l'apprentissage 19. Les élèves de nationalité étrangère représentent 23 % de l'effectif. Les 33 professeurs relèvent tous des services académiques. Le taux de réussite aux examens est de 75 %.

  • L'École technique Jeanne d'Arc devient un Lycée d'enseignement professionnel.

  • Avec le baccalauréat, l'établissement s'enrichit d'un niveau d'enseignement supplémentaire.

  • Le lycée devient mixte.