Pour favoriser l’employabilité de ses élèves, le Lycée privé professionnel de la Fondation Cognacq-Jay a eu l’idée de faire appel à un coach. Une démarche originale, initiée pour l’année scolaire 2018-2019 et reconduite cette année.
Confiance en soi, esprit d’équipe, intelligence émotionnelle... Différentes compétences comportementales et autres soft skills, sont de plus en plus attendues par les recruteurs, au-delà des aptitudes techniques. Aussi, pour fluidifier l’accès au monde professionnel de ses élèves, le lycée professionnel d’Argenteuil joue la carte du coaching en image de soi, dès la première année de lycée. « Beaucoup de nos 500 élèves arrivent fragilisés par un parcours scolaire qui les a mis en situation d’échec, constate Christine Cadart, la directrice du lycée. Nous essayons de former tous les jeunes à devenir non seulement de bons professionnels, mais aussi des citoyens à part entière. » Comme l’explique Karine Cordier, la formatrice et coach en image qui intervient au lycée, « l’enjeu est de sensibiliser les jeunes à l’impact de l’image qu’ils renvoient. L’ambition, souligne-t-elle, c’est qu’ils prennent conscience de l’importance qu’ont leurs mots et leurs attitudes, mais aussi qu’ils apprennent le respect des autres comme d’eux-mêmes, car on ne peut apprécier l’autre que si l’on s’apprécie soi-même. »
Un accompagnement complémentaire des cours
« L’année de seconde est centrée sur le savoir-être. Ces élèves qui sortent du collège n’ont pas toujours acquis certains codes ou règles, y compris de politesse, indiquait en mai 2019 Véronique Boutillot, professeure de communication-administration, pour expliquer pourquoi le lycée avait imaginé recourir à une coach externe à la rentrée 2018. Comme ils ont des stages dès le mois de décembre, nous mettons très tôt l’accent sur le comportement verbal et non verbal. » Les ateliers de coaching sur le thème de l’estime de soi viennent compléter les cours afin que les jeunes acquièrent de la confiance en eux et sachent se présenter devant un recruteur, y compris pour les stages, et tant en termes d’habillement que de langage. L’objectif est qu’ils soient jugés favorablement dès les deux premières minutes.
Mise en situation professionnelle dans le corner de simulation de vente du lycée. © Sylvie Legoupi
Gagner en confiance et comprendre comment l’autre nous perçoit
Plusieurs sessions d’ateliers sont programmées au cours de l’année scolaire. Les lycéens y travaillent, par exemple, sur la e-réputation, le discours ou l’apparence, au moyen de jeux, notamment, et par moments en équipes. Cela leur permet de réfléchir sur eux-mêmes. En plus d’être éclairés sur ce que recouvre la notion d’estime de soi, ils apprennent à percevoir ce qu’ils communiquent d’eux quand ils se déplacent, parlent, donnent une poignée de main, etc. Ils ont l’occasion de prendre conscience que leur apparence est la première image qu’ils livrent d’eux. Un objectif associé à celui de l’estime de soi est le gain de confiance en eux, qu’ils peuvent acquérir en maîtrisant certaines bases, comme penser à leur façon de s’asseoir, à leur démarche, à regarder la personne qui leur parle... Savoir travailler en équipe est un troisième objectif chez des jeunes qui ont tendance à être individualistes, voire à se moquer si l’un d’eux répond de travers. Dans certains ateliers, ils doivent agir en groupes, prendre des décisions en commun, s’applaudir après les interventions des uns et des autres…
Apprendre à qualifier les autres et soi-même via un « jeu de cartes » : l’un des ateliers de coaching, en présence d’un enseignant. © Sylvie Legoupi
Un bénéfice d’abord pour les stages, puis pour la vie en milieu professionnel
Au retour de leur premier stage en 2018-2019, nombre d’élèves avaient compris que l’on ne peut pas avoir le même comportement en entreprise et en classe, que les exigences ne sont pas les mêmes. « On ne fait pas forcément assez attention à notre image, alors que cela impacte vraiment les gens, car c’est la première chose qu’ils voient de nous. Cela influence leur manière de penser, témoignait en mai 2019 Raphaël, élève de seconde en section Accueil, relation clients et usagers. J’ai aussi réalisé, par exemple, combien la tenue compte. Pas seulement la tenue vestimentaire, mais l’attitude physique, comment on se tient. Il est important de ne pas être avachi, mais de se tenir droit pour montrer qu’on est sûr de soi, qu’on est prêt. »
Le lycée a reconduit le coaching en classe de seconde pour l’année scolaire 2018-2019, souhaitant l’étendre aux classes de première et créer un guide du comportement en entreprise.