• À sa mort, M. Fabre-Luce, administrateur du Crédit Lyonnais, lègue le beau domaine des Pressoirs du Roy à la Fondation Cognacq-Jay. Dans cette propriété, située à Samoreau (Champagne-sur-Seine), est installée, depuis la guerre, une École d'apprentissage horticole créée par la Société des pupilles de l'École publique de Seine-et-Marne, société à qui M. Fabre-Luce avait consenti un bail prenant fin le 30 juin 1932.

  • En attendant de disposer du domaine, la Fondation en assure l'entretien, termine divers travaux, s'occupe de la mise en exploitation de bois et engage un garde-chasse assermenté. Elle met au point son projet de maintenir l'œuvre d'apprentissage horticole.

  • À partir du 1er juillet, la Fondation commence d'importants travaux, tout en ayant le souci, comme l'avait son donateur, de respecter dans leur intégrité les constructions historiques du domaine et le décor de grande allure dans lequel elles s'élèvent. Les difficultés entraînent des dépenses importantes, mais la Fondation réussit l'installation d'une école pouvant non seulement recevoir 75 élèves dans des dortoirs clairs et aérés, mais aussi les accueillir, pour les cours théoriques, dans des classes équipées de façon absolument moderne, et les grouper aux repas dans un réfectoire spacieux et accueillant. Tous les services annexes (cuisine, salles de bains, douches, infirmerie...) sont organisés de toute pièce ou profondément modifiés. Des logements et des chambres pour les professeurs et les gens de service sont aménagés. Un pavillon séparé, affecté au logement du directeur, est construit. Des travaux destinés à assurer l'alimentation en eau potable, à la protection des bâtiments contre l'incendie et à l'irrigation du domaine sont entrepris. Les bâtiments d'exploitation (ferme, écurie, remises...) sont réparés ou rénovés. Des châssis chauffés, des serres d'une superficie de 400 m2 sont construits et équipés pour répondre aux besoins de l'école en matière de floriculture. Les bois et jardins d'agréments font aussi l'objet d'une attention particulière. Au 31 décembre, les cours sont suivis par 62 jeunes gens. Tous les élèves ont, pendant les trois années que dure leur scolarité, à s'occuper des travaux pratiques des diverses branches de l'exploitation du domaine. Cette exploitation, en dehors des gros travaux de labourage, est assurée entièrement par leurs soins, ce qui leur permet d'acquérir les notions pratiques et les tours de mains indispensables à leur complète formation. En plus de ces travaux d'ordre général, chaque élève doit dessiner, organiser, planter et soigner un jardinet personnel, ce qui permet aux professeurs de juger l'intéressé. En plus du directeur, le personnel enseignant se compose de professeurs, de chefs de travaux pratiques et de chargés de cours.

  • Dans la salle de réception de l'école sont installées des collections d'histoire naturelle : animaux, plantes, oiseaux et minéraux. Le personnel enseignant s'est quelque peu étoffé, par exemple un professeur d'arboriculture a été détaché de l'École d'arboriculture de Versailles, par le ministère. Les élèves sont au nombre de 69 à la fin de l'année.

  • Le délégué du ministère de l'Agriculture venu inspecter l'école en février ne peut que conclure à la parfaite tenue de l'établissement, à la sagesse des méthodes d'enseignement et féliciter la direction des résultats obtenus avec d'aussi jeunes recrues. Les jardiniers du Palais de Fontainebleau font appel, comme chaque année, aux élèves des Pressoirs pour la taille de la fameuse Treille du Roy. 72 élèves sont présents au 31 décembre. Dans cette période de crise, l'École trouve des emplois à tous les élèves diplômés.

  • Malgré l'état de guerre et la mobilisation du directeur, tous les terrains de l'établissement sont labourés en 1939 et les ensemencements sont ensuite opérés en temps utile. Le 14 juin 1940, sur l'ordre des autorités civiles et militaires, qui jugent prudent de faire partir des jeunes gens de 14 à 17 ans, l'établissement est évacué. Beaucoup d'enfants sont déjà retournés dans leur famille. Les 7 qui restent, parce que leurs parents habitent les territoires envahis, partent en exode, en direction du Sud, avec le personnel, le bétail et les voitures. Un groupe de 4 élèves franchit la Loire et gagne la Creuse, d'où il ne peut revenir qu'en août. Un second groupe comprenant la directrice et 3 élèves, revient aux Pressoirs du Roy le 18 juin, avec la presque totalité du gros bétail. Les travaux de culture reprennent avec l'appoint d'ouvriers agricoles, jusqu'au retour en août du directeur et des deux chefs de travaux, démobilisés, et des élèves. Du 1er juillet au 14 novembre 1940, le château est occupé par les troupes allemandes. Pendant cette période, l'internat est provisoirement installé dans les dépendances.

  • L'effectif au 1er janvier est de 20 élèves et de 56 au 31 décembre. Les élèves sortant de 3e année obtiennent tous, avec félicitations du jury, le brevet d'apprentissage délivré par le ministère de l'Agriculture. Leur placement est très facile, les jardiniers étant très demandés. Beaucoup d'anciens élèves sont moniteurs horticoles dans des centres de jeunesse. Pendant les mois de mai et juin, 14 jeunes instituteurs de l'École normale de Melun accomplissent à l'école le stage agricole prescrit par la loi du 28 novembre 1940.

  • Un détachement de soldats allemands occupe l'école du 13 au 17 août, puis à partir du 21 août. Quand les troupes américaines se présentent en vue du château, le combat s'engage et des obus tombent dans le potager et le parc. Les élèves et le personnel s'abritent dans les caves. Le combat dure du 22 au 25 août. Un dépôt de munitions allemand explose dans le parc. Après la fuite des Allemands, les Américains restent aux Pressoirs du Roy les 26 et 27 août.

  • Une grave crue de la Seine détruit les récoltes de pleine terre.

  • La Fondation décide de fermer progressivement l'école d'horticulture à la fin de la scolarité de 1953 et d'ouvrir à la place un orphelinat.

  • Ouverture de la Maison d'Enfants, dirigée par la communauté des sœurs salésiennes, qui fonctionne comme un orphelinat de garçons jusqu'en 1979.

  • L'Institut Michel Cognacq reçoit l'agrément de Maison d'enfants à caractère social délivré par l'Aide sociale à l'enfance.

  • L'établissement s'organise conformément à la circulaire ministérielle du 23 janvier 1981 de manière à faire office de Foyer de l'enfance sur la circonscription et à travailler en collaboration étroite avec les différents travailleurs sociaux polyvalents de secteur.